Les récentes confidences de Bill Gates sur la généalogie du Ctrl+Alt+Del nous ont ramenés au temps où les deux termes « logiciel d’entreprise » et « design » étaient antinomiques. Un logiciel d’entreprise était développé en fonction des attentes des services informatiques. Ce qui primait donc était la couverture fonctionnelle, pas l’expérience utilisateur.
Cet édifice est sous pression avec l’arrivée de services grand public (ou a minima originellement issus de ce marché) au sein des entreprises. Il est à cet égard intéressant de se rappeler le contenu des articles de presse entourant la présentation d’iOS7. L’essentiel des débats a porté, non sur des aspects techniques ou fonctionnels, mais sur l’abandon prévisible par Apple du skeuomorphisme cher à Steve Jobs. Combien d’entre nous avaient jamais entendu le terme auparavant?
Dans un contexte de « consumérisation » de l’informatique, l’utilisateur s’est arrogé la position centrale: il veut des solutions ergonomiques, à l’égal des produits grand public (« consumer grade user experience »), et tout de suite! Charge au service informatique de répondre à ces attentes tout en préservant une gouvernance de l’information…
Le produit se doit donc d’être beau, bien fini. Microsoft, pourtant loin d’être exempt de tout reproche si l’on se réfère à l’ergonomie d’un produit comme Sharepoint, a ainsi pris la mesure de cette nouvelle donne dans ses produits les plus récents. Evolution d’autant plus nécessaire que la différentiation se fait de plus en plus sur le design, la facilité d’utilisation.
In fine, l’irruption du design dans le logiciel d’entreprise tend à nous ramener à l’essentiel: Quel est le besoin de l’utilisateur final? Comment y apporter une réponse satisfaisante en minimisant l’effort de prise en main et en apportant une expérience utilisateur agréable? Le processus de développement logiciel traditionnel doit donc être adapté afin de mieux prendre en compte l’expérience utilisateur. Ce qui suppose une interaction forte entre designers et développeurs, ou mieux encore des profils mixant ces compétences. Du fait de l’accessibilité des langages et modes de développement issus du web, c’est désormais possible! Nous aurons d’ailleurs l’occasion d’aborder plus en détail cet aspect dans un prochain article.
Bon we de Toussaint et à la semaine prochaine!